Le vide.
Je marche. Je marche en moi, comme une nécessité opaque. J’écris. Je marche au monde pour ne pas l’appartenir. Je marche. Vagabond de
l’éros du monde m’apparaît au matin dans les brumes landaises, dans une expression comme « nulle flache, nulle eau d’hiver ? Nulle molesquine ».
Moi le pire de tous les hommes. Moi la voix prophétique qui résonne à l’absence.
Ai-je dis dans l’invisible.
L’ai-je dis ?
Ai-je dit que l’invisibilité de ma parole en était le fondement.
L’aile là et qu’il en soit ainsi de tout un chacun ? Dans l’illusion.
Ai-je ? Ai-je dis encore tous dans la gloire et pour les siècles des siècles ?
L’ai-je dis ?
Ai-je dit que la vie soit la morte ? Une paillasse en écorne avec les renflements du sperme. L’eussè-je souhaité, qu’au partage de la mort les grandes eaux en moi seraient renflées. C’est ainsi que je dis.
Cet autre qui parle en moi dans les défraiements, la chronque qu’il s’inspire... l’ai-je nommée. Je ne la connais pas. Et qui s’en soucis ? Du reste, S’il ne porte ombrage, on voudra bien lui laisser sa plaine en partage de qui ses bellement fiévreux seront encore comme l’arche d’un silence.
Ecoutez ! les oiseaux, lorsque nous les mangeront dans les chloss nuiteux, écouter ce mouton de poète, pour l’Aïd el kebir
dans l’annonce de l’homme lorsque la parole lui est impermise autant qu’incomprise. Là où je ne voulais pas dire, comme de rien. Là où j’ai tenté d’être plus que moi, là où l’étoile s’est sentie pleine là où la lumière s’est déferlée,
l’as-tu vue,
l’as-tu sentie,
l’as-tu eue.
Les mots que j’ai traversés se sont recouverts de cendres, et les cendres ont été portées sur les lèvres comme le sel dans les marais salant.
Me voilà renfrogné, sur des tasseaux de lattes, d’un bois différent qui s’écharde et c’est la bastonnade qu’on inflige aux quartiers de mes fesses. Comme un quartier de rien, un morceau de basse viande, un book. Du bic, 60 mètres en bas, l’instant de vérité éclaboussé.
Au dénudement plus loin l’amène que la chair, chair déchirée plus loin encore que pour s’en rendre, rendre gorge
je cris par le silence l’inconscient TOSTAKI
et encore de ma gueule c’est un flux de lumière, car l’étoile est belle et bien née, belle et bien morte en son énergie
se déploie le silence déchiré.
Je m’arrête dans cette taverne lente, cette taverne verte. Lune vacance liberté. Lune missile partielle. Je bois. Je dis encore. Je bois et je cris. L’informulé d’un chaos, est saisi dans le verbal, et le mot trace en lui la part distinguée, l’élimitation entre le plein et le vide. Sorgue.
Vide dans l’espace : je rencontre ce chaos. Plus petit que le plus chétif. Nourris ta voix à l’instar verbal. Un cri comme un désir de vivre à formuler. Un cri comme l’arraché de la pierre à l’orage. L’I de l’Icare. Un cri plus fort que moi encore, plus fort que toute voix plus forte que là encore. Plus forte que par devers.
Dire cela au moins. Dire l’au moins nécessaire.
Et que les larmes enseignent à ma faiblesse, cela, au moins, un cri pour rire. Dans l’a pesanteur du vide. Le cri sans un écho. Moqueries sans l’ego.
L’être sans son poids. Fut-ce moi, même la grosseur insoupçonnée. Je ne pouvais plus dormir. Je me suis perdu. Vide dans l’écho démultiplié. Chaque onde d’informulé raisonne. Chaos. Dans la place vide au devant du mur face du mur des lamentations, du murs des silence, de ce rapport extrême à la matière du mur. Frontal au dialogue.
Sans matière l’inéquivalence de l’espace. Sans écho, sans poids, sans résistance à l’air. Tâche. Sans résistance à l’être. Signe.
Réveil.
Aux matins, la contingence. J’abandonne.
De toute littérature dire fraction. J’abandonne. Ipso carne. In la poésie mon amour j’ai urgence, de te mettre en paille de ployer sous le joug de ta chair plus chère à ma chair en mille et mille canons, sur la nuit sans sillon. Je rentre en terre. Je meurs mille fois mieux de ces vers, de ce foison de mousse. Je vis. 1000 fois pire de ces confusions mentales. Je sors. Je frappe. Je dis Cerises dans le jardin, ma gorge chaude à l’écho de ton rouge. Je dis Merle dans le jardin, transfigure le vert de ton rire et deux. Ton vol. Je dis chaleur, soleil jaune, sur ma peau rouge comme le feu. Voilà, apaisé. Plein. J’affecte l’ignorance et m’abîme dans la contemplation. Léger de tout ce monde. Je me lève et je marche. Je rentre dans le jardin. Milles fleurs entre ces quatre petits murs de pierres. Mille fleurs douces. Giroflets, marguerites, roses aux arceaux du spasme. Milles fleurs dans mille couleurs. Un banc de pierre. L’étendue calme du jardin qui fleurit au ferment de l’été.