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  • : Didier Philippoteaux Bambi en dezopilant
  • : le blog de l'accrocheur dezopilant, son actualité puis tout ce qui va avec: votre plaisir.
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actualités 2011 deZopilante

 
  en attendant allez voir là
c'est là que sera lancé Néolingus le n°11 de deZopilant.

*

* Août 2012 -  poésie électronique -  Michel Bertier et D' , au festival de Pisy - Bourgogne.

* Juin 2012 - les Manimaux grands formats à la maison des association de Tinqueux.

* Mercredi 25 Avril 2012 - Manimaux au Sève festival.

Les Manimaux - samedi 17 mars - 18h médiathèque Jean Falala Reims.

* 31 Mars - 1 avril sortie du dezopilant n°11 néolingus!

* mercredi 8 février 2012, poésie électronique à Culture en fête, Tinqueux

*

21 et 22 janvier 2012 - contes et cordes à Lyon.

 

 

* 8 décembre 2012 quelques manimaux cuisinés au lieu de l'atelier Recto verso-Reims

 * Jeudi 1er décembre 2011 - dezopilant fait patte d'ours de sa poésie en la maison de la poésie de Tinqueux, dans le cadre du festival MAIPO

 

*Jeudi 27 et Vendredi 28 et octobre, Contes et cordes deux soirées de poésie à Saint Jean Baptiste de La Salle: ballades en contre jour, les manimaux, le chant des radiateurs. 

*Jeudi 6 octobre, 19 heures, la Mink à la route du vin, 76 rue Chanzy, Reims

*Vendredi 30 septembre, soirée du deZopilant n°10, Migal'Z à l'atelier de gravure recto verso Reims.

  *Lundi 5 septembre lancement à Lyon au le bistro polar les vegeances tardives Lyon.

  *Samedi 37 août 2012 La Mink chez Loïc à Merval.

vendredi 26 août restition de résidence Mink à l'apéro deZopilant.

jeudi 25 et vendredi 26 résidence de création de la Mink à l'Atelier, Epernau

* Vendredi 24 juin, soirée deZopilant autour du numéro 9 de dezopilant franco-slo en collaboration avec l’atelier de gravure rémois recto-verso. http://en-passant.over-blog.com/album-1719505.html  

* Dimanche 19 juin lancement du dezopilant n° 9 franco-Slovène collaboration avec  la maison de la poésie de Tinqueux, et un collectif de poètes slovènes, et l'atelier Recto-verso Reims.

* Mardi 14 juin, M'sieurDam   et Flutch' présentent une scène slam ouverte au bar le Quai n°1 - parvis de la gare de Reims.

*Jeudi 9 juin Flutch' performe pour poésie is not dead :http://revoesie.free.fr/ Paris.

  *Vendredi 3 juin, Slange-S, poésie électronique aux Nocturnes au musée, Musée des Beaux arts de Lyon. http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/activite-culturelle/actus/contenu_cache/soiree-art-moderne/?&view_zoom=1

*Jeudi 2 juin, 20 heures Michel Bertier et Flutch' jouent la Mink au bistro librairie polar Les Vengeances Tardives - Lyon- http://www.les-vengeances-tardives.fr/blog/jeudi-2-juin-thriller-poetique/la-mink-thriller-poetique

 *Mercredi 25 mai, les Manimaux au Sève'stival - Reims. www.sevestival.tk

*Samedi 21 mai - 18h - bar le Stalingrad -Reims - la Mink par Ben et Flutch' au café philo de Didier Martz.

* Vendredi 6 mai, lancement dezopilant num 8, spécial Saint Michel - Sève et rameau  

*Samedi 9 avril, au comptoir des rêves -Reims, festival Il pleut des cordes: présentation du projet poétik deZopilant et lectures des poètes du num 7 / performance des Manimaux. .

*Vendredi 1er avril, en soirée, les Manimaux pour le sidaction à Avaux.

*Jeudi 31 mars, 19 heures, Flutch' performe Magma au SUAC avec Slam tribu- Villa Douce - Reims.

*Mercredi 30 mars, diffusion infiltrée du deZopilant -la feuille de poésie qui dezopile -n°7 néolingue lors *de la remise des prix du jeu concours sur dis moi dix mots en la mairie de Reims. 

*Mercredi 23 mars, diffusion à la criée du deZopilant -la feuille de poésie qui dezopile -n°7 néolingue lors des nuits du slam à Reims.

*Jeudi 21 mars, sortie du dezopilant n°7, néolingue.  

*Samedi 19 mars festival inter celtique, Conte celte par Brice et Flutch.

*Samedi 19 février Conte celte par Brice et Flutch au comptoir des rêves

*Jeudi 16 décembre - Slange-S poésie électronique à Reims Slam d'Europe .

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 16:09

doumdidier-portab-2-104.jpg  doum  didier-portab-2-104.jpg  chronique didier-portab-2-104.jpg

 vous savez de quelle nature il pense? De la nature doumdoum, du fragment au fractal, ses injonctions de lecture vale de l'or. Voilà la 5ème, servie d'oignons que j'aime: à lire Simon Leys,  Le Studio de L'inutilité, Flammarion 2012. Et maintenant, allons y et feu à volonté. 



 *



Fût-il utile

 

 

Sans jouer le vieux raseur, en ces temps d’allégresse artistique, l’utile rassure tandis que l’inutile effraie.

La littérature contemporaine, prenons la française, additionne des nombrils calibrés qui se contemplent, se rassurent, et surtout, font vendre et se vendent. L’utile, c’est ce qui doit arriver, c’est ce que l’on attend au détour d’un roman, ou de l’énième monstruosité d’un plasticien qui n’aurait pas dû se dérober à sa psychanalyse, et qui aurait mieux fait de laisser tomber  son seau d’excréments pour  se consacrer utilement à la lecture de Lewis Carroll.

Dans le Studio de  l’inutilité, Simon Leys, grand lecteur et sinologue à ses heures – là je suis injuste car c’est un grand sinologue – précise que l’inutile dans la littérature classique chinoise c’est l’inopportun.

Citant un passage du classique des mutations, texte le plus ancien, le plus sacré – et le plus obscur – de tous les classiques chinois, Leys nous éclaire sur cette inutilité : « le dragon du printemps est inutile » ; il faut entendre par là que dans leur jeunesse et durant la période d’apprentissage, les talents des hommes vraiment supérieurs doivent rester cachés. Avis donc à tous nos dragons printaniers : l’imposture est-elle un défaut de jeunesse ?

Quel est diable le rapport entre la belgitude de Michaud, l’intimité d’Orwell, le génie méconnu de Chesterton (Son Nommé jeudi serait un DES romans du XXe siècle), le pilon idéologique du post maoïsme, une réflexion sur son avatar cambodgien expert en génocide express, la circumnavigation de Magellan (qui entre nous ne l’a pas achevée…), le roman le moins maritime de Conrad (L’Agent secret) et j’en passe ? C’est Simon Leys.

Monsieur Leys n’en pas à son coup d’essai en matière de Bric-à-Brac de génie. Déjà il avait sévi brillamment dans Le bonheur des petits poissons ou dans Les idées des autres  autant de florilèges et compilations à destinations des lecteurs oisifs – inutiles - que nous sommes.

« La plupart des gens sont d’autres gens » disait Oscar Wilde. Nous n’avons aucune opinion sinon celle des autres. On voit venir l’injonction très con-temporaine : « débarrassons-nous de toute culture pour nous réaliser ! » Construisons notre propre âme…sur du vent.

Les cuistres n’ont rien compris. Comme les grands artistes, Leys ne nous donne pas la Vérité, mais la nôtre. Débarrassons-nous du culturel pour retrouver l’art.

Ecoutons donc ce divin lecteur qui nous enjoint de lire contre nous-mêmes, c'est-à-dire contre notre propre facilité. Il n’y a rien de plus désespérant et de trivial que soi-même.

Lisons Michaud contre lui-même et faisons l’éloge de la maladresse : celle du grand écrivain terrorisé et bloqué par ses humeurs provinciales : voulant réécrire une œuvre trop localisée, et par un rapetissasse compulsif, Michaud voulait renier sa propre belgitude. La belgitude : garantie contre le crétinisme littéraire ?

Le Prince de Ligne : « je n’ai aucun goût pour les trônes ni pour les dominations » écrit-il à Jean-Jacques. Depuis 1789, toute noblesse est suspecte, pourtant ne peut-on qu’admirer un homme qui a dit des Mémoires de Casanova : « Un tiers m’a fait rire, un tiers m’a fait bander, un tiers m’a fait réfléchir » ? Et de mourir dignement, et vieux, dans un absolu dénuement. Avis aux critiques patentés - qui en passant sont capables d’attribuer aux autres leurs pensées boiteuses - : « voilà un magnifique exercice de concision ».

Et Orwell ? Intime, ce géant n’était qu’un homme aux mœurs simples. Jamais de mauvaise graisse. Privé d’afféteries et  de cuistreries mondaines, l’homme est bon. Peut-on croire que le pourfendeur du totalitarisme se réjouissait à l’avance d’une bonne partie de pêche ? L’esprit débarrassé de la glaise idéologique, le génie peut s’envoler.

Monsieur Leys ne laisse pas de nous surprendre : les grands auteurs ne s’apprécient que par les recoins. Pour finir, citons cette petite merveille de Chesterton qu’il nous offre généreusement :

Soir

Voici que s’achève le jour

Durant lequel j’ai eu des yeux, des oreilles, des mains

Et tout le vaste monde autour de moi.

Et demain commencera un autre jour.

Mais qu’ai-je donc fait pour en mériter un second ?

Lisons Leys, et nous mériterons ce second jour.

 

Simon Leys, Le Studio de L'inutilité, Flammarion 2012

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 08:31

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Bonjour

 

Comme il était une fois, il est une fois. Carcérations mentales, dites de l’obscurité. Noire. Nuit noire. Cantiques d’un autre temps. Age modéré. Faire plus qu’à l’écriture un support ronronnant. Le chat miaule, le tigre feule. Dans la ligature. Cette raison vivace, explosive. Cette déraison, de plusieurs sans noms. Peur qu’à ne pas comprendre. Volumes antiques. Des pierres qui tombent comme un jeu. Le jeu des signes. Sur la planche que reste-t-il à comprendre. Que reste-t-il à débloquer, et comment débloquer les éléments de la mécanique ? Une perception forfaitaire du temps de ce qui reste à dire. Sans doute la même éternité. Un écrivain peut-il écrire en dehors de la pensée ?

 

Tout ce formatage fortuit. Pethus, pertuisanes fantasques. Immense maladie. Polisson sans âge m’aimes-tu ? etc. de véritables lignes dans la compréhension de l’âme humaine. Mais ils ont déjà tellement étudié. Ce qui me manque c’est la connaissance. Le ciel est un siège. Le temps incommode. S’explique en quelques rimes, et le rythme… C’est une musique douce et pleine. La chaloupe à la mer. Même des expressions cela manque. Un nom inconnu jusqu’à la presque ligne. Au moins la phrase est elle balancée. Une image paradoxale. Un bonne nuit chérie.                                               Dédé d’Maubeuge

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 08:50

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Rien à dire, rien à penser, les mortes saisons de l’âme accablent, et ces jours où l’on se cogne aux murs, l’imagination part en maraude.

Mélanges

Miller ou la philosophie du galetas

C’est en songeant au Colosse de Maroussi que j’ai entamé L’Œil qui voyage. Miller et sa grande carcasse créatrice réduite au pornographe des Tropiques. Miller entraîné par Durell dans une Grèce improbable, à rebours des hexamètres de l’Iliade célébrant le sang des héros mêlé de poussière, le sang de l’épopée offert au soleil accablant. En automne, tout y est humide et fangeux. Les draps et les nuages n’y sont plus blancs. Linceuls gris, ils veillent la patrie des dieux dans leur sommeil hyémal.

Les dieux sont morts…Miller est vivant. La fin est toujours bonne pour les poètes : Fiat lux…

« J’avais marché les yeux bandés, à pas chancelants, hésitants ; j’étais orgueilleux,  arrogant, satisfait de mener la vie fausse et restreinte du citadin ; la lumière de la Grèce m’a ouvert les yeux, a pénétré mes pores, a fait se dilater mon être tout entier. J’ai retrouvé ma patrie […] Je refuse catégoriquement toute qualité, dans l’avenir, qui serait inférieure à ce titre de citoyen du monde que je me suis décerné en silence, debout dans le tombeau d’Agamemnon. »

La poésie n’est qu’une éventualité. En quelques lignes elle est parfois une certitude.

Mais d’où vient cette veine créatrice ?

De l’art du contrepied, de l’embuscade littéraire parmi les entrelacs de la pensée. Le corps en mouvement, les voyages incessants ont fait Miller ; Miller c’est toujours un œil en action, un œil qui voyage, un œil inquisiteur, scrutant les dessous du monde…et celui des femmes…

Parfois bouger dans l’immobilité. Le contemplatif est un suspect dans la société moderne.

De Dieppe à Newhaven. Malentendu à Clichy : Miller se brouille avec sa femme. Des envies anglophones le prennent. Il file pour Londres, sans le sou. Miller est trop honnête. Il rêve de Dickens. Mais las, Miller à l’air d’un mendiant. A la douane on l’interroge, on le dissèque : de quoi vivez-vous ? Où allez-vous ? Le sot : il parle du Tropique. C’en est trop en ces temps de sérieux. On l’expulse. Dans le train qui le ramène à Paris,  la petite brume qui ruisselle sur la Picardie « donnait aux toits de chaume une plaisante couleur sombre… de temps à autre un morceau d’océan surgissait à la vue pour être aussitôt englouti par d’ondulantes dunes de sable…une campagne silencieuse où chacun s’occupe de ses affaires. » Dépité ? Non. « Soudain je me sentis si heureux que j’eus envie de me lever et de chanter ».

Quelle singulière affaire que le voyage.

Où l’inconfort règne, Miller crée. En Dérive aux Everglades, Miller n’a qu’un souci : la gamelle et le galetas. En ces temps de crise il ne faut pas être exigeant. On est loin de Balbec et ses jeunes estivantes diaphanes, loin des Venises de Morand où, sous le vernis craquelé des belles demeures, s’exhalent les vapeurs méphitiques d’un monde finissant.

Pourtant il est content de son sort, Henri. Content parce que dans cette lente dérive vers une Floride inaccessible, il  rencontre des êtres d’infortune qui philosophent en dégustant le sempiternel hot-dog, parfois offert par un philanthrope de passage, voyageur de commerce sensible aux charmes de la pauvreté, so fashion en ces temps de crise. Les riches sont absents, claquemurés ; ne restent que les songeurs.

Au cœur de la chambre moisie, Miller est un abbé : il règne sur un peuple de cafards, ses moinillons.

« Les matelas étaient en paille, les draps avaient le teint brouillé et ils étaient effrontément rapiécés »

Pourtant, face aux murs tristes, il s’étonne, car de la fange nait une verve créatrice. Dans une Amérique qui ne sait plus trop où elle est, il s’étonne du geste grandiloquent d’un nègre qui se décoiffe pour le saluer. Je m’étonne, je suis vivant. Je peux créer.

 C’est singulier, cette internationale de la littérature. Miller n’atteindra pas les bayous. Quelques décennies plus tard, c’est James Lee Burke qui les magnifiera dans La Brume Electrique. Burke et ses accents Faulknériens nous chante la longue plainte du vieux Sud, magnifique, terrible, mais tellement envoûtant.

« Le ciel avait viré au noir au crépuscule, et l’orage né sur le Golfe avait baratté l’intérieur des terres […] L’air était frais maintenant, et s’y mêlait une pluie fine chargée des odeurs lourdes et riches d’humus humide, jasmins de nuit, roses et jeunes pousses de bambou. »

La littérature américaine est à l’image des chemins de fer : serpentant d’est en ouest, du nord au sud, elle avance, vorace, se nourrissant de vieilles haines ou d’héroïsmes sans cesse célébrés. Pris dans l’entrelacs des bayous, l’intrigue humaine n’a pas d’échappatoires.

Outre Atlantique, nulle peur des monstres. Le Pont de Brooklyn transfiguré par Miller : Charon enjambant le Styx ; ce pont, symbole de toutes les humanités pour lesquelles le Nouveau Monde était promesses de lendemain, devient le passeur d’âmes perdues, contemplant dans les eaux noires de l’East River, ces visages de fous, d’assassins, de poètes et d’étrangleurs : nous.

Il nous faut y plonger.

Henri Miller, L’Œil qui voyage, Gallimard, Coll Folio , 2005

James Lee Burke, Dans la Brume électrique, Payot, Coll Rivages noirs, 2010

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 17:06

venez,

c'est là aussi que le 11 de dezopilant va se lancer

et il est

GRAND

iose

 

c'est

NEOLINGUS!

 

 

 Teaser de LA NUIT DU SLAM / La légende... from laproductionremoise on Vimeo.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 13:31

carnet rodia 3carnet rodia 4

carnet rodia 1carnet rodia 2

Passe le cyclone, j'allume les hallogènes, en passant- D'

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 09:14

Ma-tulipe-2.jpgcol-dilo15.jpgAutomatik-system-proposition--1.jpgcarnet rodia 3

 

 

je la caresse, entre les lèvres et la flamme du briquet. anonyme, pur d'en passant.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 18:25

Performation

"Il lui demanda son nom elle lui répondit Maeva aussi tomba amoureuse de lui parce qu'il était mignon et charmant." (presque de la poésie électronique)

commentaire: la conjonction a été abîmée: elle lui répondit Maeva aussi tomba amoureuse, le temps s'est concentrée et le performatif installé. L'acte même de répondre engendre l'état amoureux, les deux phrases s'imbriquent l'une dans l'autre, la confusion place l'amour au paroxysme, la tragédie est fondée, les acteurs ne sont plus désormais maître de leur destin, n'ont plus la maîtrise ni du tempo ni des conjonctions. La séquence indique clairement que le coupe s'éloigne du verbal rendant au verbe sa nature charnelle et dominatrice. Qu'arrivera -t-il? dans l'histoire la femme se fera poignarder. Dans notre poétique nous allons jouer de cette performation. Qu  on amène les chevaux nous montons en scène.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 08:50

Voilà, ils sont désormais deux à rentrer dans le Carneto. V, le rouge, alias il vinch', et désormais le Maréchal et sa Chronique Doum Doum. Le principe du Carnetto est simple: être un lecteur acharné et régulièrement donner en version courte ses impressions et surtout fragments de lecture. Vous voulez rejoindre le Carnetto, contactez nous didier@dezopilant.fr

  

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A lire:   Jacques Chessex, Le Dernier Crâne de M. de Sade, Livre de Poche, 2010

 

 

 

L’outrance c’est la vraie pudeur.

La pudeur, c’est le fiel parfumé à la naphtaline des chaisières.

Sade avait choisi l’outrance, ce qui fit de lui un éternel suspect. Parlez ! Dame, un type qui prend son plaisir avec d’infâmes godemichés taillés par lui, si, si, je vous le dis. Sade se fait mal, il fait mal aux autres et….certains y prennent du plaisir. Ah, si M. Freud avait été dans les parages !

Il faut brûler Sade!

Il nous reste son crâne.

Il y a des morts que l’on ne veut croire ; Chessex  est mort sur scène, comme un bon acteur. A l’invective, il avait répondu par une attaque : une vraie. Fauché, net. Un comble pour lui : être rattrapé par ses ogres et ses vampires, par ces réprouvés dont on doit taire le nom et qu’il a tant célébrés.

 Je suis gêné de commencer par la mort de l’auteur ; alors, reste le texte.

Il nous a laissés seuls avec Sade: c’est dérangeant de demeurer face au monstre pourrissant à Charenton en ce printemps 1814, et dont on ne sait que faire. Que reste –t-il du blasphémateur, de l’incestueux, du sodomite ? Un tas d’ulcères, de chairs corrompues. Pourtant, podagre et diminué, Sade bouillonne toujours, non pour son âme, mais pour mieux salir et prouver une ultime fois qu’en ce monde il n’y a ni haut ni bas, seul un va-et-vient concupiscent entre perdition et salut. Dante passé à la moulinette. Pas de rédemption possible, puisque le Ciel n’existe pas.

 Accès de fureur avant l’ultime. Bon administrateur du vice, il tient à régler un ultime dossier : elle s’appelle Madeleine, douze ou treize ans ; et elle est friande.

 L’horrible exulte : « Coquine ! Cochonne ! ». Il est incandescent.

« Depuis un moment, une lueur s’est allumée autour du monstre. Cette enveloppe, ou aura, ou buée de souffre, d’infernale braise, la prisonnière attachée ne la voit pas. Mais l’imprudent qui forcerait la porte de M. de Sade à cet instant apercevrait un gros corps pareil à une torche, un luminaire enflammé et écumeux, penché sur une demi-morte dans l’ombre de la chambre. ».

Chessex revisite Bosch : le Marquis est un damné de première classe, qui se tortille de plaisir, tisonné par des diables fourchus et boiteux dans un ultime carrousel.

Mais si l'Enfer n’existe pas ?

Sade meurt, enfin, en décembre. Ramon, jeune médecin, lui a promis qu’on ne le dissèquerait pas. Pourtant il faut l’autopsie règlementaire : les viscères, le cœur, le cerveau surtout. Avec Sade, la matière grise porte bien son nom : toujours entre éclaircie et obscurité.

Promesse tenue.  Ou presque : on ne dissèque pas, mais il y a une croix. Discrètement, l’incube est mené  en sa dernière demeure.

Août 1818, le grand cimetière de Charenton est bouleversé. La tombe de Sade est ouverte. De la fosse entrouverte jaillit « une nuée soufrée, ronde, lumineuse, qui se tient au-dessus du trou, monte, s’élève encore… Monsieur le Marquis ! s’exclame Ramon. »

L’humeur de Chessex est communicative ; Il vous colle les foies. Ça devient sérieux. Puis il y a ce crâne, volontaire, aux larges orbites profondes, pénétrantes, comme si les prunelles bleues de Donatien y étaient encore. C’est un beau spécimen, ivoirin et admirablement proportionné. On le garde. Le reste est jeté.

Ramon examine, admire. Confiant, il confie la relique à un certain Spurzheim, un phrénologue.

 C’est Hoffman  qui entre dans le récit : le crâne se perd, ressurgit. Il contemple, dissèque, docte et rieur, tel un Chat Murr, une humanité en proie aux affres de l’existence et de l’envie, aux vaines chimères de la vanité ou de l’espérance.

 Un certain Lapoujade  broie une partie du maxillaire pour en tirer une mixture aphrodisiaque qu’il incorpore à un chocolat. Le résultat dépasse ses espérances : il meurt fou et emprisonné après avoir malmené, per anum, sa bienaimée. Là, un brocanteur manipule le crâne : une intense brûlure lui est infligée : le bras tombe ! Et le crâne court toujours, comme un chat  aux sept vies. Partout il corrompt, son acide dilue les âmes, même les plus belles. Si tant est qu’il en ait eu un jour…

Attention, M. de Sade vous regarde ! Je ne fais plus mon crâne. La mort c’est sérieux.

Laissez-moi, Môssieur Sade!

Je regarde dehors : il pleut. Le crépitement me rassure.

Entre les tilleuls

De minuscules diamants jouent avec les hirondelles,

Et le gris constellé

Etale sa splendeur

Au rythme du grondement lointain.

Chessex suspect, il faut brûler Chessex !

Et Sade brûle toujours.

Pour notre plus grand plaisir.

 

A lire:   Jacques Chessex, Le Dernier Crâne de M. de Sade, Livre de Poche, 2010

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 17:36

une-tranche-de-neolingus.jpg

 

Voilà c'est une tranche de dezopilant néolingus - sortie annoncée pour le 31/03. En attendant et en passant, ça: "Parcequ'il y a toujours une forme violente à la mort, l'âme résiste" in les carnets de la Mink. Et demain le n°3 de la chronique doumdoum.

 

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 15:02

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Ballade

Blanche, sur l'os de seiche

De nulle part entre les lagons - en passant, avril 2011 - Beyrouth.

 

 

 

 

 

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